≈ il a toujours eu l'indépendance dans l'âme - avide de liberté, il a toujours grandement détesté répondre aux autres. peut-être est-ce du à l'éducation stricte qu'il a reçu de ses parents, petite famille sorcière traditionnelle du minnesota, qui voyaient déjà l'avenir de leur garçon tout tracé d'avance. ils refusaient que leur fils utilise ses dons pour quoi que ce soit - mais redwyn n'a jamais plié à leurs désirs, cependant, devenant un jeune homme turbulent recherchant les ennuis. il partit de chez lui dès qu'il fut majeur, en quête du reste du monde.
≈ il a immédiatement mis les voiles vers la nouvelle-orléans. il rêvait de cet endroit libertin, où ils pourraient être le sorcier qu'il était sans jamais se priver de rien. il s'est trouvé un boulot et a travaillé très fort pendant de nombreuses années, en plus de jouer dans les casinos. bien sûr, il trichait, mais grâce à ses pouvoirs il ne fut jamais démasqué. il s'est fait une petite fortune bien à lui.
≈ il a toujours envié les coven de loin - il rêvait d'être à la tête de l'un de ses groupes, et d'être admiré et respecté de tous. il a ensuite rencontré emmeline, cette jeune femme tout aussi assoiffée de pouvoir que lui, et a trouvé en elle le partenaire parfait. elle est amoureuse de lui, et il l'admire et la croit encore être un rêve. il déteste grandement ceux qui siègent sur son coven et il la pousse de plus en plus à agir pour prendre leur place.

jamais emmeline n'avait-elle rencontré un homme tel que lui. de sa présence seule émanait cette confiance, cette prestance, cet arrogance peut-être, et elle fut attirée par lui dès le premier regard. elle savait, déjà alors, qu'il serait un homme pour elle. il ne fallut pas plus que quelques mots échangés, quelques moments de conversation, pour que chacun réalise qui était l'autre. ils se sont instantanément compris, et la flamme était allumée. tous les deux conduits par un désir de pouvoir, l'ambition et la manipulation leur glissant dans les veines, ils forment un duo qu'on devrait craindre. ils semblent être une seule âme dans un même corps, et sont bien décidés à bouleverser le monde entier. aujourd'hui fiancés, ils se marieront bientôt, et ils ne se reposeront que lorsque emmeline siègera au sommet du coven duville.

Ses yeux. Ses yeux, étincellants et captivants. Elle ne pouvait s’en détacher. Il lui semblait qu’elle était plongée dans un rêve, un merveilleux rêve, tandis qu’elle scrutait chaque détail de son visage, caressant sa peau et ses cheveux. Emmeline n’aurait jamais cru tomber amoureuse – elle qui avait si longtemps détesté et rejeté l’amour, ayant trop souvent été décue et abandonnée. Mais voilà qu’elle l’était, elle en était certaine, et elle ne le laisserait pas partir, ça jamais. “Je dois partir” souffla-t’elle. Sa voix sembla rompre la quiétude de la pièce, plongée dans la sérénitude du petit matin. “Reste” dit-il simplement, sa main glissant sur sa taille, dans son dos, la faisant frissonner. Elle lui sourit, paisiblement. “Je ne peux pas” murmura-t’elle, lui volant un baiser, avant de se redresser dans le lit. “Tu dis toujours ça” râla-t’il, s’étirant tandis qu’elle se levait et commençait à s’habiller. “Parce que c’est la vérité.” “Je suis sûr qu’ils peuvent se passer de toi un seul petit jour.” “Peut-être” dit-elle, souriant. “Mais je deviendrais folle en me demandant ce qu’ils font sans moi.” Elle le regarda ricaner, encore emitoufflé dans les draps de coton, et elle eut envie de sauter sur le lit pour le rejoindre. Mais son devoir l’appelait – et Emmeline ne manquait jamais à son devoir, que ce soit pour la bijouterie ou pour son coven. “Je serai de retour ce soir. N’oublie pas qu’on va dîner chez les Duville à vingt heures.” Il eut une petite moue tandis qu’elle s’approchait pour lui donner un dernier baiser. “Je déteste cette bande de singes” dit-il, et Emmeline ne put s’empêcher de laisser échapper un petit rire. Elle ne détestait pas les Duville - après tout, elle les connaissait depuis bien des années. La seule personne qu'elle n'arrivait pas à voir en peinture était Wendy, mais ça, c'était une autre histoire. Mais elle savait très bien à quel point il n'aimait pas être en leur compagnie, lui qui avait toujours eu une âme libre, le vent lui soufflant dans les cheveux, la franchise au bout des lèvres et le désir d'être au sommet du monde. De devoir se plier aux demandes des autres n'était pas son genre. Mais elle ne cessait de lui répéter que c'était temporaire. “Bientôt, ce seront eux qui viendront dîner chez nous.” Ils échangèrent un sourire complice, et après un dernier baiser, Emmeline s’en alla, le coeur rebondissant.